Les insolents de Téhéran – Novembre > décembre
Jérémy Suyker / Item. La vie et l’œuvre d’artistes iraniens qui se jouent des interdits politiques et religieux.
Sur les scènes iraniennes, hommes et femmes ne doivent pas se toucher. Dans les studios, les chanteuses ne peuvent pas enregistrer. Pour fonder une compagnie ou produire un spectacle, il faut une autorisation du ministère de la Guidance islamique...
Et pourtant, la créativité explose à Téhéran. Jeremy Suyker a enquêté sur les milieux artistiques underground et officiels et raconte le passage de l’un à l’autre. Dans « Les Insolents de Téhéran », il suit la vie de ces artistes qui se jouent des interdits.
Téhéran est l’épicentre de l’art et de la création en Iran. Jeremy Suyker a passé plusieurs mois entre 2013 et 2015, et plus récemment en 2019, avec des acteurs, des danseurs, des musiciens et artistes en tout genre qui essaiment leurs passions en dehors des limites de la censure – autant qu’à l’intérieur. Certains travaillent au grand jour alors que d’autres préfèrent se tourner vers la scène « underground » où la liberté est plus grande. Mais la plupart oscillent entre le légal et l’illégal, en quête d’équilibre.
La république islamique a édicté un chapelet de règles strictes qui encadrent et réfrènent la production culturelle dans son ensemble. Contourner ces règles est devenu un art en soi. Pour autant, la censure n’est pas perçue comme un obstacle, bien au contraire, elle attise l’inventivité de chaque artiste, repoussant les limites de la création toujours plus loin. En Iran, tout est interdit et tout est possible. De fait, la scène artistique s’est agrandie et enrichie, accouchant de nouveaux talents qui produisent des œuvres imprégnées des aspirations de toute une génération.
En écho à Tiens ta garde.