Au Moyen-Âge, durant les 16ème et 17ème siècle, l’extraction de la pierre de folie (ou pierre de tête) était très fréquente. Cette pierre était supposée être dans le crâne et elle était la cause principale de la folie. Son extraction était censée guérir les fous. Aujourd’hui, cette barbarie n’existe plus, mais elle s’est déplacée vers une autre barbarie. Celle de tuer des enfants au travail chargés d’extraire une nouvelle pierre de la folie qui ne se trouve plus dans nos crânes mais dans nos téléphones (accrochés à nos tête). Cette pierre est en République démocratique du Congo, c’est le coltan, et se retrouve dans tous nos portables, ordinateurs portables, consoles de jeux, et voitures électriques. Ce sont des enfants qui sont chargés de l’extraction du coltan dans des conditions de travail mortelles, retour au conditions humaines du Moyen âge. La barbarie s’est déplacée.

Alejandra Pizarnik parle d’une condition existentielle sidérée et délirante. Nous parlons avec elle, grâce à ces mots, et à 3 autres poétesses, Eva Mancuso (cf. « Je n’arrive pas à parler et à dire des choses en même temps »), Mariette Navarro (cf. « Nous les vagues »), et Cécile Coulon (cf. « Je suis faite de longs silences et de longs trajets »). Nous parlons à voix haute avec nos corps, nos mains, des mots de poésie, des ritournelles, comme un élan de résistance face au monde virtuel et barbare.